Chaque 1er avril récolte son lot de poissons facétieux. Une tradition qui en a trompé plus d’un ! Mais d’où vient ce satané poisson d’avril ? On serait tenté de vous raconter des bobards, mais promis, on vous dit la vérité, rien que la vérité. Partons à la pêche aux origines du poisson d’avril.
Cette année, le 1er avril tombe un samedi. Une journée où les farces et les entourloupes, parfois de mauvais goût, seront à l’honneur. Comme à l’accoutumée, le roi des canulars, c’est ce fameux poisson d’avril.
Dans les écoles, on découpe des poissons en papier que l’on tente de coller dans le dos de ses camarades et de la maîtresse quand elle est au tableau. Au travail et à la maison, on tente de faire avaler des histoires tirées par les cheveux à ses collègues ou ses proches. Et une fois que la plaisanterie a fait son petit effet, on s’exclame : « Poisson d’avril ! » Non mais sans blague, qui est allé pêcher cette idée de poisson d’avril ?
Une tradition « made in France »
C’est Charles IX qui est l’origine du poisson d’avril. Enfin, indirectement. Tout commence le 9 août 1564, par l’Édit de Roussillon. Le jeune roi de France impose à l’époque le 1er janvier comme point de départ obligatoire de chaque année.
Auparavant, le début de l’année variait selon les diocèses. Elle commençait pour la plupart le 1er avril, en accord avec Pâques, la résurrection de Jésus-Christ selon la Bible. Cette mesure, visant à harmoniser le calendrier dans tout le royaume de France, prit effet très exactement le 1er janvier 1567.
Mais revenons en arrière. Quand le 1er avril était encore le premier jour sur le calendrier. Pour célébrer la nouvelle année, on avait coutume de s’offrir des cadeaux. En signe de protestation contre ce changement de calendrier, une partie de la population a continué à s’offrir des présents le 1er avril. Comme il ne s’agissait plus du « vrai » premier jour de l’année, les cadeaux étaient transformés en farces. Voilà pourquoi le 1er avril est devenu la journée de la blague… Cool, mais quel rapport avec le poisson ?
Un poisson-cadeau
Souvent, les cadeaux du 1er avril étaient simplement alimentaires. La fête de Pâques tombe chaque année autour du 1er avril, date à laquelle les chrétiens célèbrent la fin du carême, une période de jeûne et d’abstinence de quarante jours. Et le poisson était l’étrenne la plus abordable et la plus répandue.
Lorsque la tradition des blagues du 1er avril s’est bien installée, la farce la plus courante était l’offrande de faux poissons. Car le 1er avril marquait également, en France, le jour de la fermeture de la pêche, afin de respecter la période de reproduction. Certains faisaient donc des blagues aux pêcheurs en leur offrant de faux poissons.
Enfin, certains historiens relient directement le poisson d’avril à l’ichthus chrétien, symbole représentant un poisson. Lors des premiers siècles, le poisson était le signe de reconnaissance des chrétiens. Dans la langue de l’époque, le grec ICHTUS est un acronyme : I pour « Iesous » (Jésus), CH pour « Christ », TH pour « Theou » (de Dieu), U pour « Uios » (fils), S pour « Soter » (sauveur).
Et les poissons du monde ?
La tradition du 1er avril s’est largement diffusée dans le monde mais sous différentes formes. La coutume du poisson d’avril, elle, n’existe pas partout. On retrouve des poissons en papier collant au dos des Italiens, des Belges et des Suisses francophones ainsi que des Québécois. Dans les autres pays, pas d’écailles à l’horizon mais des farces à la pelle. Les pays anglophones appellent cette coutume « April Fools’ Day ».
En Angleterre, les plaisanteries se font uniquement le matin et les personnes piégées sont traitées de « nouilles ». Les Écossais, eux, font durer le plaisir : les canulars s’étalent sur deux jours. Au Mexique, la tradition consiste à voler une affaire de quelqu’un et de le lui signaler avec un petit mot accompagné de bonbons. Dans les pays nordiques, on parle d’« aprilsnar » au Danemark et d’« aprillipäivä » en Finlande.
Chaque année, les médias ne sont pas les derniers à participer à cette course à la supercherie, surtout sur internet. En 2013, Youtube avait annoncé sa fermeture et la mise en place d’un jury pour désigner la meilleure vidéo publiée depuis son lancement. En 2015, la Fnac avait proposé de livrer ses clients en longboard tandis que le voyagiste Nouvelles Frontières avait annoncé une nouvelle destination : la Lune ! Et Google avait tout simplement transformé son service de cartographie, Google Maps, en… jeu vidéo PacMan. Alors, à qui le tour ?
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