Un terroir est un espace géographique délimité dans lequel une communauté humaine construit au cours de son histoire un savoir collectif de production. Le savoir collectif est fondé sur un système d’interactions entre un « milieu » physique et biologique et un ensemble de facteurs humains. Les itinéraires sociotechniques ainsi mis en jeu révèlent une originalité, confèrent une typicité et aboutissent à une réputation.
L’approche socioculturelle insiste sur les pratiques, les usages et autres savoir-faire inscrits dans le terroir vu d’abord comme un « territoire » approprié, construit par un groupe d’individus qui exerce certains pouvoirs (à travers des normes ou des règles) et partage des représentations sociales, une relation intime avec ces « lieux » qui façonnent son identité.
La terre est sacrée! Elle est sacrée! Notre histoire commune la sacralise.
Nous avions parcouru le monde afin de retrouver nos frères et sœurs. Le peuple élu de la bible avait passé quarante années dans le désert vers le pays où coule le lait et le miel – la Terre promise. Nous n’avions pas en tant qu’homme fini tout le temps individuellement mais notre idéal avait le temps de se réaliser qu’importe le nombre d’années à consacrer à cette quête.
Un petit groupe d’hommes et de femmes parce que la terre est sacrée. La terre réclame toujours ses enfants qu’importe l’endroit où ils se trouvent.
Nous étions allés voir le Grand oracle là-bas dans la montagne sainte de Gbéga. Il nous fallait l’onction et la protection des âmes de nos pères et de nos mères. Alors le grand oracle fit ses incantations. De tous les Djris (sanctuaires auxiliaires) de tous les villages sortirent nos aïeux qui convergèrent vers la montagne sainte.
Aussi longtemps que je m’en souvienne, à la tombée de la nuit, nous les attendions se lamenter en attendant le jour où leurs enfants comprendraient qu’ils doivent se réunir, s’unir et revenir sur la terre de leurs ancêtres. La terre est sacrée.
Nous sentions leurs puissantes présences. Parce que notre but était noble et notre volonté certaine, le Grand oracle par sa science avait ouvert nos yeux sur l’autre monde. Nous nous rendîmes compte que nous étions au milieu d’une plus grande assemblée que nous l’avions imaginée.
Oui la terre est sacrée !
Le grand poète mystique Birago Diop a chanté :
“Ceux qui sont morts ne sont jamais partis.
Ils sont dans l’ombre qui s’éclaire et dans l’ombre qui s’épaissit,
Les morts ne sont pas sous la terre.
Ils sont dans l’arbre qui frémit,
Ils sont dans le bois qui gémit,
Ils sont dans l’eau qui coule,
Ils sont dans la case,
ils sont dans la foule
Les morts ne sont pas morts.”
Je reconnaissais ceux que j’avais connus et qui avaient quittés le monde des vivants. Ils n’étaient pas morts. Ils étaient juste de l’autre côté du voile. Ce voile que seuls ceux qui avaient conservé la science de nos pères pouvaient traverser. Ils nous en rapportaient les pleurs de nos parents mais nous restions naïvement aveuglés par notre monde moderne. Le leucoderme nous avait apporter la technologie mais ils nous avait coupé de notre terre. Lui, il savait que la terre est sacrée.
Et je sentais un lien particulier avec chaque être présent sur cette montagne sainte de Gbéga. Je savais qu’ils étaient moi et que j’étais eux.
La terre est sacrée. En elle repose l’enveloppe de chair de ceux qui sont passés de l’autre côté du voile. Leurs esprits sont dans les djris. Au soir, ils pleurent de nous voir nous battre par orgueil et par vanité. Au matin, ils bénissent la rosée afin que cette eau nous purifie et nous fasse retrouver des sentiments d’union et de fraternité. Les fois où nous ne sommes pas dans les forêts, ils insufflent la force vitale à nos plantations pour des récoltes abondantes.
Le grand oracle a ouvert la communication entre ce petit groupe d’hommes et de femmes et nos aïeux parce que la terre est sacrée.
Combien de temps avions-nous passé dans la sainte montagne ? Nous ne saurions le dire. Nous redescendîmes, comme Moïse, consacrés pour une mission. Nous avions eu la révélation. Nous avions la bénédiction. Nous avions l’assurance. Nous pouvions alors aller de par le monde porter le message de l’union et du travailler ensemble pour bâtir Zikitopia.
Le soleil était haut dans le ciel. Assis à la belle terrasse de la résidence du Maire, nous attendions que soient servis tous ces bons mets de notre terroir.
Nous avions lutté pacifiquement pour récupérer toutes les terres qui avaient été bradées aux temps de nos divagations. Aujourd’hui, il y a un comité d’attribution de terres exclusivement en fermage. Nos frères allochtones ont compris que la terre est sacrée car sur elle repose les enveloppes corporelles de ceux qui nous ont quittés et qui sont juste de l’autre côté du voile.
Il n’y a pas de grand bonheur que d’être chez soi.
Quand on a eu le privilège de croiser le regard du Grand oracle là-bas dans la montagne sainte de Gbéga, on comprend que la terre est sacrée. Il n’y a pas de plus grandes luttes que celles de la préserver afin de la transmettre à ses descendants.
Tous les peuples vivent en osmose parfaite à Zikitopia – la citée à l’orée de la grande zone forestière du Sud où la terre est sacrée.
GOBLE OURÉGA
- Informaticien
- Technicien de l’information
- Spécialiste en Stratégies numériques, Transformation digitale et Citoyenneté numérique
- Certifié Google en communication et marketing numérique et digital
- Expert en Marketing relationnel
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- Gestionnaire de projet
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