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Mais d’où vient le poisson d’avril ? Source Figaro

Poisson collé dans le dos d'un homme à l'occasion du 1er avril, à Paris en 1972.

VIDÉO – Que la farce soit avec vous ! À l’occasion du 1er avril, Le Figaro vous propose de redécouvrir les histoires qui entourent l’origine de cette fête célébrée dans le monde entier.

Serez-vous le poisson de la farce aujourd’hui? Chaque année, à la même période, les grands enfants que nous sommes, perdons quelques décennies. À l’occasion du 1er avril, la rédaction vous propose de redécouvrir les histoires qui ont nourri cette manifestation du rire, un peu partout dans le monde.

● D’où vient la coutume du poisson d’avril?

Ne noyons pas le poisson: il n’existe aucune histoire exclusive de l’origine de la fête. Si la naissance du «poisson d’avril» remonterait, suivant les dictionnaires, au XVe siècle pour désigner un «entremetteur» ou «un jeune garçon chargé de porter les lettres d’amour de son maître» ; au XVIe siècle pour désigner un «maquereau» (souteneur) ou encore au XVIIe siècle pour qualifier une «tromperie», aucun thésaurus n’a jusqu’alors pu faire l’exégèse en ses pages de la curieuse célébration. Autant dire que ce poisson est vraiment… pané!

Toutefois, de nombreuses explications ont été avancées au fil des siècles, dont certaines très plausibles.

La première – la plus répandue – nous fait remonter au XVIe siècle. En 1564 plus précisément, date à laquelle le roi Charles IX décida, par l’édit de Roussillon du 9 août, de faire désormais commencer le premier jour de l’année un 1er janvier, au lieu du vraisemblable 1er avril. En réaction à ce subit changement, certains réfractaires décidèrent de ne pas tenir compte du calendrier et de continuer de s’offrir leurs étrennes du nouvel an, un 1er avril. Pour se moquer de ces derniers, les plus sages n’hésitèrent alors pas à leur tendre des pièges et autres faux présents…

Prudence néanmoins sur l’anecdote. Si l’unification du calendrier s’est bien jouée en 1564, aucun écrit ne fait nulle part mention d’un début d’année ayant jamais commencé un 1er avril. En effet, avant la réforme du pape Grégoire XIII qui étendra l’édit du roi à l’ensemble de la chrétienté, le jour de l’An variait selon les villes et les régions. Qu’en est-il par ailleurs de notre fameux poisson farcesque? Mystère. L’histoire reste bien ni chair ni poisson…

La deuxième origine de la fête dériverait du mois d’avril lui-même. Une période qui était le moment privilégié des pêcheurs au maquereau et donc l’époque la plus favorable à se voir offrir du poisson. Prudence là aussi avec cette anecdote, car selon d’autres versions le mois d’avril correspondait à l’interdiction de la pêche, en raison de la période de reproduction des poissons… Et qu’en est-il de la farce chez nos pêcheurs? Mystère… Décidément notre poisson nage en eaux bien troubles!

Enfin, notons que le 1er avril a peut-être pu naître en échos du dernier jour du carême. Période durant laquelle, rappelons-le les Chrétiens doivent s’abstenir de manger de la viande et privilégier le poisson. Mais là aussi, le problème de la farce et des blagues en lien avec notre petit animal subsiste. Malheureusement pour cette anecdote, celle-ci finit également en queue de poisson…

● Et ailleurs alors?

Dans les pays anglophones on célèbre ce que l’on appelle l’April Fool’s Day, ou en français le «jour de la duperie». En Écosse, il est de coutume en cette journée de partir à «la chasse à l’imbécile». En Angleterre, il est d’usage de redoubler d’inventivité et d’humour. Le canular à la sauce british prend ainsi un tout autre niveau. Le plus emblématique de tous? Le facétieux reportage de la BBC tourné en 1957 sur «l’arbre à spaghetti».

En Allemagne, on fête l’Aprilscherz, un terme introduit au XIXe siècle indique le média allemand Deutschland. À cette période, il est d’usage comme dans les autres pays de faire des blagues et de Jemanden in den April schicken ( comprenez: «envoyer quelqu’un en avril»).

En Espagne et dans les pays sud-américains, il est de coutume de commémorer le «Jour des saints innocents». Un événement qui retrace le massacre des enfants de moins de deux ans à Bethléem. Tradition qui dépourvue de toute connotation religieuse s’est transformée en jour de fête humoristique.

En Russie, est célébré le «jour des fous» et au Portugal, est fêté ce que l’on nomme le dia das mentiras ou dia das petas, à savoir le «jour des mensonges».

 

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