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La cité où l’on honore la mémoire des bâtisseurs

Il y a quelques années, je travaillais dans une clinique bien renommée d’Abidjan. Après une opération chirurgicale très longue, les médecins sortaient du bloc opératoire les traits tirés certes mais avec ce sourire malicieux. Le genre de sourire à la fois enfantin et sérieux qui exprime qu’une tâche a été ardu, éreintante mais exaltante. Ils venaient tous en leur grades et qualités de sauver une vie. J’en ai vu des personnes venir toutes rayonnantes le matin et ne plus ressortir de ce bloc opératoire. Et pourtant il fallait continuer de travailler. Il fallait continuer de vivre.

Ce fameux matin, tout s’était bien passé.

Le plus surprenant c’est la chose qui faisait marrer ces éminents praticiens au point que je voyais mon patron l’un des plus grand gynécologue d’Afrique se tordre de rire dans ce hall plein de “gens sérieux” comme on en rencontre dans les cliniques huppées de Cocody.

Et vous n’allez pas le croire: ils rigolaient de cette fameuse scène où Tchétché le faux avait été conduit manu militari à l’école par son père qui disait à l’instituteur : “Ma fils Tchétché, il écrit rrrrrrrg, rrrrrrg”.  J’imagine le patient dans son état semi-conscient entrain de sourire. La narration des scènes de cette fameuse pièce de théâtre l’avait surement aider à supporter ce moment délicat, paisiblement.

Un frisson me parcouru aussitôt tout le corps et une immense émotion monta en moi. Cette émotion me fit couler une larme de bonheur. Sur l’instant, je fut transporté 30 ans en arrière. Je fus transporté à cette glorieuse époque de la troupe de théâtre Ateldet Club de Zikisso.

J’ai revu tous les lieux de répétition d’Abobo derrière rail à Port-Bouet au bloc 32. J’ai revu tous ces visages qui ont bercé mon enfance. Une émotion plus forte me serra le cœur, quand je revis le visage de tous ceux qui étaient passés de l’autre côté du voile; l’autre côté où les rayons de l’auguste astre soleil ne réchauffe plus le corps.

Tous ces visages qui sont maintenant dans la Sainte montagne de Gbéga et dans tous les Djri-sanctuaires secondaires. Toutes ces personnes qui de là-bas regardent leur oeuvre partir en lambeau pour des peccadilles d’égos et d’orgueil surdimensionnés.

Je revois mon Père Gbéta Daniel. Je le revois entrain de motiver les acteurs lors des répétions de Ateldet Club de Zikisso. Je revois le Grand-père Beugré (Gbeuglé) Mamadou avec sa gourmette et sa dent en or. Je les revois toutes; ces personnes dont nous avons enterré le souvenir de bâtisseurs en enterrant leurs corps rendus à cette étendue de la surface terrestre sur laquelle vit un groupe humain appelé Djikiyeu. 

Oui, nous avons trahi nos pères et nous avons trahi nos mères. Nous avons trahi nos frères et nous avons trahi nos sœurs. Nous nous sommes ainsi trahis nous-même. Nous avons laissé ceux qui n’ont pas bâti détruire par crainte ou par “je-m’en-foutisme”. La troupe de théâtre Ateldet Club de Zikisso et toutes les initiatives de mon enfance étaient communautaires. Il fallait porter le nom de cette étendue de la surface terrestre sur laquelle vit un groupe humain appelé Djikiyeu loin et même très loin. Ils étaient tous à la tâches sur ce territoire de 42 villages-familles pour la cause commune. Il y avait une seule jeunesse menée par des têtes fortes. De Niablé à Bogoblé en passant par Gnahabley, Déblé, Kadêko, Brihiri, Zatoboua, Gagoré, il n’y avait qu’un seul peuple. Ils ont fait leur part.

Et de tout temps, en des milieux et dans la bouche de personnes dont je ne pouvais en soupçonner, j’ai entendu ce mot qui résonne toujours à mes oreille avec une suavité à nulle autre pareille: Zikisso que moi je prononce Djikidjôh. Ces hommes et ses femmes ont porté le nom de ma NATION au firmament. C’est à leur honneur et nous le leur devons. J’écrivais un jour que sous d’autres cieux les artistes et les penseurs sont portés aux nus. Nous devons le panthéon à nos bâtisseurs. Nous devons le panthéon à Gbeuglé Mamadou. Nous devons le panthéon à Gbéta Daniel, Nous devons le panthéon à Dago Jacques et à tous les autres connus et inconnus.

Nous devons les honneurs à Sabatoh, à Gato Gnagbè. Nous devons les honneurs à Bill Pécos, à Zulu (le Microbe). Nous devons les honneurs à Dano Zady. Nous devons les honneurs à Kady Mireille. Nous devons les honneurs à ma tante Jeannette (l’une des plus grandes et plus belles actrices que le théâtre ivoirien ait jamais connu). Nous devons les honneurs à tous ceux qui sont encore avec nous.

S’ils ne veulent pas vous le devoir, vos ancêtres sont fiers de vous et vous disent MERCI!

Parce que nous avons perverti leur oeuvre, il ont envoyé le petit groupe d’hommes et de femmes qui est descendu de la grande montagne sainte de Gbéga; qui a reçu la lumière de nos ancêtres et qui apporte la paix et le travail – les valeurs de nos pères et de nos mères. Ce groupe ne veut point être la voix de celui qui crie dans le désert.

Je serai invité certainement à la rencontre dont le lien se trouve ci-dessous. J’aurai surement l’opportunité de parler des actions de développement de mon village et du travail abattu par le petit groupe d’hommes et de femmes qui est descendu de la grande montagne sainte de Gbéga; qui a reçu la lumière de nos ancêtres et qui apportent la paix et le travail dans l’union et la discipline – les valeurs de nos pères et de nos mères.

J’aurai l’occasion d’honorer la mémoire de vos frères et de vos sœurs. Ces personnes valeureuses qui ont bercé mon enfance par leur courage, leur rêve et leurs travaux qui sont à jamais inscris dans la mémoire collective ivoirienne grâce “Tchétché le faux” et “Mensonges d’un soir” de la troupe de théâtre Ateldet Club de Zikisso.

Vos contributions par des commentaires, des rectification de termes et expressions non a propos, des ajouts, des anecdotes, etc me seront fortement utiles afin de mieux me préparer à cette rencontre pour la valorisation de cette étendue de la surface terrestre sur laquelle vit un groupe humain appelé Djikiyeu qui sera un jour Zikitopia.

https://www.facebook.com/mariame.gba1/posts/1977271182302731?pnref=story.unseen-section

 

Zikitopia est la cité à l’orée de la grande zone forestière du Sud; la cité où l’on honore la mémoire des bâtisseurs.

N.BCe texte est dédié à tous nos chers disparus . Filiales affections.

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GOBLE OURÉGA

  • Coordinateur Général Zikitopia

 

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