Temps troubles que les temps que nous vivons en ces heures avec nos chers politiciens. Les temps qui viennent s’annoncent autant sombres et ma belle région Zikisso ne pourra certainement y échapper.
- Faut-il se taire ? Faut-il parler ?
- L’une ou l’autre est-elle la meilleure solution ?
Peur, crainte d’être jugé, d’être catalogué !
- Que devons-nous faire ?
Nous avons tant de défis à affronter et à relever dans notre charmante région.
- Devons-nous encore nous engager sur ces voies qui ont toujours miné notre développement ?
- Ne pouvons-nous pas nous comporter autrement ?
- Devons-nous nous laisser mener à des décisions auxquelles nous ne participons ni de près ni de loin ?
- Ne pouvons-nous pas signer ici et maintenant un pacte qui nous garantisse de nous tenir loin de tout ce qui pourrait dans les temps à venir être source de conflits et de divisions pour nous ?
- Doit-on perpétuer les mêmes pratiques ?
Ce jour dans mes pérégrinations sur l’internet et Facebook, j’ai rencontré le texte d’une personne dont je partage les mêmes retentissements, les mêmes craintes et les mêmes peurs. Notre culture et notre civilisation à Zikisso sont une culture et une civilisation de paix et de démocratie. Nous n’avons pas le droit de continuer à travestir l’héritage de nos ancêtres.
- Que vaut un poste face à la paix dans la communauté ?
- Que vaut un poste loin de ses frères et de ses sœurs ?
- Que vaut un poste dans la division ?
- Que vaut un poste….. ?
Nous n’avons pas le droit de continuer à compromettre la vie des générations futures à Zikisso. Je pourrais dire que le reste du pays, je m’en fout mais ma belle région n’est-elle pas la Côte d’Ivoire en miniature ? Terre d’hospitalité – terre de fraternité – terre de partage. Nous n’avons pas le droit de brûler ce petit paradis pour assouvir les desseins obscures de quelques personnes.
- Qui viendra me réconforter ?
- Qui viendra soulager ma peine ?
- Qui viendra remettre dans mes yeux la flamme de l’espoir et de l’espérance ?
J’ai peur pour mon peuple. Les politiciens sont nos frères et sœurs. Nous sommes leurs frères et sœurs. Personne n’y gagnera comme personne n’y a jamais gagné quelque chose à ces jeux macabres. Des personnes plus intelligentes et plus sages que moi nous parlent chaque jour et à chaque instant. Pendant combien de temps resterons-nous sourds à leurs cris ? Je vous laisse ce texte du Dr Félix Alain Tailly que je trouve sublime : LE VRAI COMBAT A MENER : POUR LA CÔTE D’IVOIRE ÉTERNELLE.
Retranscription
Ces derniers temps, la lutte pour le pouvoir, l’argent, les titres et les honneurs cristallisent, à nouveau, les passions, réveillant les vieilles rancœurs, et attisant la haine qui sommeillait dans les cœurs telle une braise sournoise sous la cendre grise.
L’ami d’hier est devenu l’ennemi d’aujourd’hui en raison du méchant jeu politique des alliances qui se font et se défont au gré des intérêts et des humeurs. Et nous semblons avoir oublié que ce jeu sinistre nous a conduits au boycott actif de 1995 et au coup d’État de 1999, coup d’État salué unanimement par tous les prétendus démocrates. Et nous semblons avoir oublié que cette haine subreptice a provoqué la rébellion de 2002 et la scission du pays en Nord et en Sud névralgiques. Et nous semblons avoir oublié que la gradation de la haine et l’exacerbation de la violence ont engendré la guerre de 2010-2011, avec toutes les horreurs, les injustices, et les traumatismes qui accompagnent ce genre de cataclysme.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, ne sommes-nous pas, à deux années du scrutin présidentiel de 2020, en train de préparer le lit de l’ultime affrontement, celui qui ravagera la terre d’Eburnie, brûlera nos 8000 villages et embrasera nos 197 villes dans une apothéose apocalyptique ?
Oui, nous semblons avoir oublié, et c’est cela notre drame national.
Pourtant, notre ennemi, n’est pas et ne devrait pas être le RHDP, ni le PDCI, ni le RDR, ni le FPI, ni aucun autre parti politique, car au-delà des bannières politiques, nous sommes la même humanité, la même fraternité, le même peuple. Au reste, les partis politiques sont l’expression de notre diversité et de la liberté d’opinion, consacrée par notre constitution. Ces partis ont certainement leur utilité. Mais ils deviennent une mauvaise chose lorsqu’ils servent à semer la division, à propager la haine, à générer le mépris de l’autre et l’exclusion des autres ; ceux-là même que l’on considère, à tort, comme des ennemis dès lors qu’ils ont des opinions différentes des nôtres.
Personnellement, je ne crois pas aux partis politiques. Leurs dirigeants déclarent tous aimer la Côte d’Ivoire et agir pour le bien du pays et de son peuple. Mais paradoxalement, quand leurs intérêts personnels sont en jeu, ils n’hésitent pas à poignarder la Mère-patrie. Personnellement, je ne suis membre d’aucun parti, car leurs dirigeants affichent des idéologies qu’ils n’incarnent nullement ; et bien souvent, agitent de grands principes qu’ils sont les premiers à fouler au pied.
Tout ceci m’amène à dire, qu’à quelques différences près, qu’ils soient de Gauche ou de Droite, (ces notions ont-elles un sens, existent-t-elles seulement, sous nos tropiques alambiqués ?), les partis politiques et leurs dirigeants sont tous les mêmes, car ils portent tous les marques négatives de l’âme ivoirienne, une âme façonnée par la colonisation, déformée par l’école et constamment influencée par l’argent-roi. Cette âme est attachée à la religion trompeuse plutôt qu’au Dieu véritable, aux artifices des choses matérielles plutôt qu’à la Nature; attachée aux honneurs plus qu’aux valeurs, à l’argent plus qu’à l’homme, à l’ethnie plus qu’à la Nation; attachée au mensonge plutôt qu’à la vérité, aux arguments de la force plus qu’à la force des arguments.
Et, c’est le triste spectacle de ces âmes blessées que nous voyons claironner sur nos écrans cathodiques et plastronner sur les pages des tabloïds. Ce sont les messages de ces âmes effarouchées que nous buvons chaque jour et chaque nuit comme un venin destructeur qui altère nos sens, paralyse notre conscience, annihile notre bon sens et finit par nous entrainer dans les affres de l’inconséquence.
L’aveugle conduit un autre aveugle. Voici la vérité de notre histoire nationale.
Ainsi, ce qu’il faudra changer avant toute chose, ce ne sera donc pas de régime politique ou de parti politique. Nous les avons presque tous essayé, avec invariablement, le même résultat : pauvreté, ignorance, corruption, sous-développement, désillusion et désenchantement.
Ce qu’il faudra, donc, changer en priorité, c’est le cœur des Ivoiriens et de leurs dirigeants ; c’est-à-dire, la substance-même de l’âme ivoirienne. Et, nous le pouvons en faisant la promotion d’une société des valeurs qui cultive l’excellence et recherche l’efficacité pour la Nation. Nous le devons en recherchant, en élevant et valorisant les hommes et femmes de qualité, modèles de réussite et de vertus, ce faible reste qui pourra faire refleurir une grande Côte d’Ivoire plus belle et plus digne que les précédentes. Et, nous le réaliserons en élevant le niveau de conscience du peuple ivoirien qui somnole sous l’opium tétanique de la religion et le sérum hypnotique de l’alcool.
In fine, on aura compris que notre ennemi, ce n’est pas l’autre, ni son ethnie, ni sa religion, ni sa race, ni son parti politique. Notre véritable ennemi, c’est l’ignorance, la pauvreté et le sous-développement ; ces trois maladies endémiques que nous devons combattre ensemble, avec la conscience renouvelée d’hommes et de femmes digne de ce si beau pays : la Côte d’Ivoire éternelle.
Dr Félix Alain Tailly.
Crédit photo : Côte d’Ivoire Tourisme.
Fin de retranscription.
Nayissakoh !
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