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Impertinemment vôtre !

Depuis quelques jours, nombre de publications traitent de l’impact des pesticides et autres sol-icides. Ce jour nous avons encore été instruit sur une plante que nous avons tous autant que nous sommes derrière nos écrans rencontré à moins que nous n’ayons jamais mis les pieds dans notre si belle et si riche région de Zikisso. Avec tous les environnement-icides et le ‘Sekou Touré‘ en particulier, nos parents paysans sont confrontés à d’énormes difficultés. Il serait malencontreux et improductif pour nous de continuer à faire l’autruche.

En tant que crieurs d’ici ou ailleurs, nous ne cessons d’interpeller nos responsables, nos élus, nos aînés sur l’urgence à poser maintenant des actes concrets dans le but ultime du bien-être de nos parents. Devons-nous arrêter de crier, de pleurer et d’interpeller ?

  • Qui voit nos larmes ?
  • Qui entend nos cris ?
  • Qui perçoivent nos interpellations ?

Ou bien les lieux, les moyens et les méthodes ne sont pas les bons et les mieux adaptés ?

Notre culture et notre civilisation ont un principe fondamental qui est celui du respect du droit d’aînesse même si en tant que démocratie elles donnent la parole à tout le monde. Notre démarche est donc logique. Quand un enfant pleure, il faut un adulte pour le calmer, sécher ses larmes et lui donner les conseils idoines auquel cas il persévère dans la bêtise qui a engendré ses pleurs ou n’en tire aucune leçon. A moins que ce ne soit un impertinent dont les agissements nous importe peu.

A cette conclusion, nous sommes arrivés :

  • que ce que nous disons n’a pas plus d’importance pour nos responsables, nos élus, nos aînés que ne l’est un voyage sur mars.
  • que pour nos responsables, nos élus, nos aînés l’intérêt particulier prime sur l’intérêt général.
  • que si c’est pas moi qui fait ce ne sera jamais fait.
  • qu’en lieu et place de rechercher le bonheur de nos parents, nous ne recherchons que la satisfaction de nos vanités.

Alors quand une horde de gueux montant de nos villages viendront vous envahir dans vos villas dans les grandes villes, ayez le courage de vous en prendre à vous-mêmes.

Ce ne sera pas toujours le Gouvernement le responsable parce que le gouvernement n’a jamais vu ton père, ta mère, ton frère ou ta sœur se battre contre les ‘Sékou Touré’. Toi, oui, toi !
Le Gouvernement ne voit pas ton père, ta mère, ton frère ou ta sœur qui par manque de gants ou de cache-nez inhale les effluves toxiques des pesticides, herbicides et autres icides.
Le Gouvernement sait que Kobê est la forêt classée de la Gaga un point, un trait. Il fait semblant de ne pas savoir que de pauvres paysans s’échinent au fil des ans à en faire sortir leurs subsistances. Un jour il viendra les en sortir. Tu le sais. Oui toi qui lis ce texte, tu le sais !

Quand viendra l’heure des comptes, auras-tu le courage de reconnaître tes manquements ? Comme il est encore temps de changer quelque chose, les crieurs – les impertinents crient, pleurent et interpellent.

Thomas Sankara a dit :
Cette crainte se justifie d’autant plus que la petite bourgeoisie africaine diplômée, sinon celle du Tiers Monde, soit par paresse intellectuelle, soit plus simplement parce qu’ayant goûté au mode de vie occidental, n’est pas prête à renoncer à ses privilèges. De ce fait, elle oublie que toute vraie lutte politique postule un débat théorique rigoureux et elle refuse l’effort de réflexion qui nous attend. Consommatrice passive et lamentable, elle se regorge de vocables fétichisés par l’Occident comme elle le fait de son whisky et de son champagne, dans ses salons à l’harmonie douteuse.

On recherchera en vain depuis les concepts de négritude ou d’”African Personality” marqués maintenant par les temps, des idées vraiment neuves issues des cerveaux de nos “grands” intellectuels. Le vocabulaire et les idées nous viennent d’ailleurs. Nos professeurs, nos ingénieurs et nos économistes se contentent d’y adjoindre des colorants parce que, des universités européennes dont ils sont les produits, ils n’ont ramené souvent que leurs diplômes et le velours des adjectifs ou des superlatifs.

Il est nécessaire, il est urgent que nos cadres et nos travailleurs (..) apprennent qu’il n’y a pas d’écriture innocente. En ces temps de tempêtes, nous ne pouvons laisser à nos seuls ennemis d’hier et d’aujourd’hui, le monopole de la pensée, de l’imagination et de la créativité. Il faut, avant qu’il ne soit trop tard, car il est déjà trop tard, que ces élites, ces hommes de l’Afrique, du Tiers Monde, reviennent à eux-mêmes, c’est-à-dire à leur société, à la misère dont nous avons hérité pour comprendre non seulement que la bataille pour une pensée au service des masses déshéritées n’est pas vaine, mais qu’ils peuvent devenir crédibles sur le plan international, qu’en inventant réellement, c’est-à-dire, en donnant de leurs peuples une image fidèle. Une image qui leur permette de réaliser des changements profonds de la situation sociale et politique, susceptibles de nous arracher à la domination et à l’exploitation étrangères qui livrent nos Etats à la seule perspective de la faillite.’

Pour mes parents pauvres paysans, Impertinemment vôtre !

 

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