Ce quartier de Riviera Allabra Réconciliation à bien des égards est le monde en miniature tout comme l’est chaque territoire ouvert qui reçoit des humains comme Zikisso. Dans ce quartier, nous sommes rentrés dans des familles où nous n’aurions jamais mis les pieds en temps normaux (comme chez certains de nos propres parents).
Toutes les races, toutes les ethnies, tous les partis politiques, etc… dans ce petit bout de Côte d’Ivoire et du monde. Tout? Non pas tout! C’est un quartier de standing alors pas questions des personnes comme moi qui sont classées parmi les personnes vivants avec moins de deux (02) dollars par jour pour venir perturber leur quiétude de cadres.
Mais en ces instants nous, bénévoles, sommes certainement les personnes les plus importantes de leurs vies. De petites mains comme celles qui les ont toujours servis et sur lesquelles ces gens ‘nantis’ de ‘la haute’ ont maintes fois déversé leur bille; paroles acerbes à fendre le cœur et l’âme souvent pour des peccadilles. Certains de nos parents s’en donnent à coeur joie!
En ces matinées après le déluge, nous voila tous pareils devant la fatalité. De pauvres ‘petits’ humains qui sont ramenés à leur conditions d’êtres finis par la nature qui a été perturbé dans son existence éternelle.
Alors, je pense à tous ces aînés de ma terre natale Zikisso. Ces personnes qui fortes de leur position sociale, économique, financière, administrative et politique sont au faîte de leur ‘puissance’ éphémère et regardent de haut le petit peuple de paysans, de jeunes désemparés face à l’avenir obscur, de filles à peine pubertes qui sont les mets dont ils aiment se paître, de femmes toujours réduites à la condition de sexe faible bonnes à s’occuper des tâches ménagères, etc. Vanité des vanités!
Nos aînés ne sont pas habitués à l’anticipation et à la prospective comme tout bon africain. Ils ne pourront de ce fait nous l’enseigner. Hélas! Un jour, Tout Zikisso ou un village en particulier sera confronté (je touche du bois) à une situation extrême imprévue. Nous serons pareils, fils et filles de Zikisso, devant cette fatalité quelque soit notre condition.
Ce que j’ai vécu durant ces jours dans cette cité m’emmène encore une fois à nous interpeller tous face à nos diverses responsabilités. Engageons-nous fermement à travailler ensemble, à collaborer et à coopérer. Nous avons les moyens humains, matériels et financiers d’engager notre région sur les voies d’un développement intégré et intégral. Nul besoin de conflits inutiles entre les sous-préfectures, entre les cadres, entre fils et filles d’un même village. En ces temps là, ceux qui vivent dans les villes préserveront certainement leurs biens mais qu’est-ce qu’un bien quand les parents au village sont dans la déchéance, dans le dénuement, dans la disette, dans la misère.
Dans ces quartiers huppés d’Abidjan, ils y avait des hauts cadres, des hommes et des femmes de pouvoir à quelque échelon que se soit mais en une nuit, ils étaient pareils devant la fatalité. Certains n’ont eu leur salut que grâce à un voisin qui n’était pas de la même ethnie, du même parti politique, de la même condition financière, etc. Le lendemains ce sont des jeunes en quête d’emplois pour la plupart qui sont venus bénévolement et volontairement nettoyer leurs maisons et les rues de leurs quartiers et qui ont réconforté ces ‘hautes gens’. Leurs comptes en banques ne pouvaient rien faire. A méditer! Nous comptons beaucoup de nos parents parmi ces personnes de la ‘haute société’.
Je vais aux élections municipales pour le peuple et pour moi-même?
Je vous laisse cette question pour ce jour.
Nayissako!
PS : Vous reconnaîtrez sur la photo de couverture le Père Norbert Eric ABEKAN (avec le casque).
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