Une route est, au sens littéral, une voie terrestre (au niveau du sol ou sur viaduc) aménagée pour permettre la circulation de véhicules à roues. Ce terme s’applique également aux voies importantes situées en rase campagne.
Voie importante de rase campagne, il se fait un déclic dans mon esprit. Et de là où je suis, je suis transporté quelque part dans le sud-ouest de la Côte d’Ivoire.
Je suis à un rond-point. De là, je voie à droite une voie bitumé (avec goudron) droite qui file dans le lointain. A gauche, mon regard se pose sur une route sinueuse qui se tortille comme un serpent. Où suis-je ? Une voix me presse de m’engager sur ce serpent de terre. Pourquoi ce fol empressement ? Et pourtant, je suis apaisé quand je regarde cette terre rouge. Une paix intérieure qui ne peut être décrite. Je sais que sur cette voie, il y a une part de moi. Il me revient à cet instant en mémoire un poème : La route non prise.
Deux routes divergeaient dans un bois jaune (à un carrefour)
Et, désolé de ne pas pouvoir prendre les deux
Et n’être qu’un seul voyageur, je suis resté longtemps
A regarder l’une des deux aussi loin que je ne le pouvais
Jusqu’au point où son virage se perdait dans les broussailles ;
Alors j’ai pris l’autre, toute aussi séduisante
Et peut-être encore plus justifiée
Parce que herbeuse et manquant quelque peu d’usure
Bien que, franchement, les passages
Les aient usées à peu près de façon identique,
Et toutes les deux se reposaient, ce matin-là,
Sous des feuilles qu’aucun pied n’avait noircies.
Ah, j’ai gardé l’autre pour un autre jour !
Sachant, pourtant, comment un chemin nous mène à l’autre,
Je doutais que jamais je n’y revienne de nouveau.
Un jour je me trouverai à raconter en soupirant
Quelque part dans un lointain avenir que
Deux routes divergeaient dans un bois, et moi,
J’ai pris celle par laquelle on voyage le moins souvent,
Et que c’est cela qui a tout changé.
Robert Frost
Mais cette route dont je sens les vibrations en moi, d’où elle part et où est-ce qu’elle aboutit ?
Je jette un coup d’œil sur la petite pancarte sur le bord. Je lis Niakpalilié-Laouda. Je comprends que c’est la route qui mène sur les terres miennes. Là-bas dans le lointain où jadis mon cordon ombilical fut enterré. Là-bas, il y a Zikisso. Là-bas, il y a Niagbaméko. Là-bas, il y a Déblé. Là-bas, c’est chez moi.
Alors pourquoi cette route est-elle restée ainsi. Il y a plus de quatre dizaines d’années par un matin frileux, ma mère empruntait cette route pour aller me donner la vie à la maternité de Lakota. Pourquoi et pour quoi ?
Comme on le dit à Abidjan : qu’est-ce qui n’a pas marché ?
Je trouverai surement la réponse auprès de mes parents.
On ne choisit pas là où on naît mais on choisit de faire de là où on est né un paradis sur terre.
Et cela commence par la route. Ne dit-on pas que la route précède le développement ?
Quelle route allons-nous continuer de prendre ?
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