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RÉUNION DE CRISE RELATIVE A L’INSÉCURITÉ

 Le vendredi 06 octobre 2017 à 09 heures 30 minutes, s’est tenue, à la salle des mariages de la Mairie de Zikisso, une rencontre de crise des chefs traditionnels des sous-préfectures de Zikisso, Gagoré et Djidji constituant le Ziki.

Dirigée par Loblégnon Djahi Séraphin, Président du Collectif des Chefs Traditionnels du Ziki, cette réunion a vu la participation de nombreux chefs de villages et chefs de terre. Étaient également présents (voir liste de présences).
L’ordre du jour comportait les points suivants:
1°) Point de la situation sécuritaire dans les villages et informations relatives à l’assassinat du fils du chef de Badamako (Douséba).
2°) Menaces sur la cohésion sociale et actions urgentes à mener

1°) POINT DE LA SITUATION SÉCURITAIRE DANS LES VILLAGES
ET INFORMATIONS RELATIVES A L’ASSASSINAT DU FILS
DU CHEF DE BADAMAKO (DOUSEBA).

 POINT DE LA SITUATION SÉCURITAIRE DANS LES VILLAGES
D’entrée de jeu, le Président de séance a justifié la tenue de la présente rencontre de crise par la recrudescence des actes de barbarie perpétrés sur les populations autochtones par les allogènes et les allochtones.
Ensuite, il a dépeint la vive émotion suscitée au sein des habitants et le risque latent d’affrontements entre les différentes communautés.
Enfin, il a souligné l’importance qu’accorde, à la tenue de cette rencontre, l’avocat des chefs traditionnels, Maître Dago Raymond Kadi dont l’intervention, par téléphone, est prévue en cours de séance.
Prenant la parole, les chefs traditionnels ont, tour à tour, étayé les propos de leur responsable par des exemples d’intimidations, d’agressions sexuelles, de destructions de biens et d’assassinats des autochtones par les allogènes et les allochtones.
– Intimidations des chefs traditionnels: les gendarmes de Lakota exigent, pour le samedi 07 octobre, la somme de 500 000 f. au chef de Kadèko (sous-préfecture de Gagoré) parce qu’un jeune Dida aurait volé une clé USB et se serait enfui du village.
– Agressions sexuelles: Deux femmes, l’une, à Digako, l’autre, à Djidji sont présentement soignées pour coups et blessures, suite à des tentatives de viols dans leurs champs respectifs.
– Destructions de biens: Les plans de palmiers du chef de Djidji sont entièrement détruits par un allogène qui se dit propriétaire de la parcelle de terre utilisée.
– Assassinats gratuits: Il y a quelques temps, un allochtone armé de fusil, tuait un jeune planteur de Zatoboua (sous-préfecture de Gagoré). L’assassin n’a pris que trois mois de prison.

 INFORMATIONS RELATIVES A L’ASSASSINAT DU FILS DU CHEF DE BADAMAKO (DOUSEBA)
Aux dires du chef de terre de Douséba, un allochtone établi à Krikpoko (Sous-préfecture de Djidji) et le fils de Akra Oli, chef de Badamako (Douséba) étaient en désaccord sur la ligne de démarcation de leurs plantations voisines. Sollicité à plusieurs reprises par les chefferies de Douséba et Krikpoko, le planteur allochtone n’a jamais répondu aux convocations des autorités villageoises.
Par contre, il a arraché les plants de son voisin de champ sur la partie litigieuse et lui a proféré, à maintes reprises, des menaces de mort. Deux jours après les dernières menaces, le fils du chef est retrouvé mort dans sa plantation, tué par balles alors qu’il travaillait. L’assassin présumé a été arrêté.

2°) MENACES SUR LA COHÉSION SOCIALE ET ACTIONS A MENER

 MENACES SUR LA COHÉSION SOCIALE
Au titre du second point de l’ordre du jour, les participants ont égrené certains comportements qui impactent négativement la cohésion sociale dans le Ziki:
– Le bradage du patrimoine foncier. Depuis le 23 novembre 2008, un dispositif de sécurisation des terres a été mis en place par la chefferie centrale du Ziki. Il remplace la vente des terres par la location ou la cession à terme des parcelles.
C’est une procédure en trois étapes comprenant le rapport de la commission villageoise de propriété foncière, l’attestation de propriété foncière de droit coutumier et l’attestation de cession à terme du domaine coutumier (voir imprimés ci-joints). Malheureusement, très peu de personnes se conforment à cette disposition.
Le Chef Central du Ziki a donc demandé aux autorités villageoises de s’en tenir strictement à cette procédure en matière de gestion du patrimoine foncier.
– Le non-respect de l’autorité villageoise. Pour beaucoup d’allogènes et d’allochtones, les chefs des villages où ils vivent n’ont pas de pouvoir sur eux. Ils n’obéissent qu’à leurs responsables de communautés.
Ce mépris des chefs locaux est encouragé par l’attitude de l’administration, elle-même, et des forces de l’ordre qui s’adressent directement à eux sans informer le chef du village.
– La prolifération et le port anarchique des armes. Alors que les autochtones ont été dépouillés des quelques fusils rudimentaires qu’ils utilisaient pour la chasse au gibier, allogènes et allochtones arborent en toute impunité des armes de tout calibre et sèment la mort dans nos villages.
– L’insuffisance des agents de sécurité. Aucune des trois sous-préfectures n’est dotée de brigade de gendarmerie. Le poste de gendarmerie de Zikisso ne compte que trois (03) agents qui se remplacent régulièrement. Cela fait donc un (01) gendarme pour la sécurisation de chaque sous-préfecture. C’est impensable !

 ACTIONS A MENER
Joint au téléphone, Maître Dago Raymond Kadi, l’avocat des chefs traditionnels du Ziki, a éclairé les participants sur les actions concrètes à mener face à l’assassinat du fils du chef à Douséba. Il a ensuite contacté la gendarmerie de Lakota et fait annuler, séance tenante, l’amande injustifiée de 500 000 F. imposée au chef de Kadèko.
A la fin de la rencontre, les participants ont décidé:
– d’informer les autorités administratives et judiciaires des dispositions prévues par la coutume en cas d’homicide.
– de créer un Comité de Vigilance Sécuritaire (CVS) chargé de conseiller les chefs traditionnels, garants de la paix et de la cohésion sociale.
– d’élaborer une motion de protestation adressée aux autorités administratives, politiques et judiciaires face au crime crapuleux perpétré à Douséba.
La rencontre s’est achevée à midi, par un cocktail offert par Monsieur Djédjé Ziahourou, Maire de Zikisso.

Fait à Zikisso, le 06 octobre 2017

Le Président de Séance, Le Secrétaire de Séance
Loblégnon Djahi Séraphin, Bahoua Lagbré

 

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