C’est ce samedi 2 avril 2016 que les Djikyeu de France ont rendu un vibrant hommage au Père Bernard GUICHARD à l’occasion de son 90ème anniversaire de naissance. La cérémonie a eu lieu à la paroisse Saint Hippolyte à la porte de Choisy dans le 13ème arrondissement de Paris.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, je voudrais dire merci au comité d’organisation de cette fête qui nous a permis de vivre une soirée extraordinaire et inoubliable à bien des égards.
Pour ceux et celles qui ont connu le Père Bernard GUICHARD, il faut savoir que cet homme de Dieu est resté le même. Il est vrai que son âge avançant, il n’a plus la même force, la même vigueur que quand il était à Zikisso. Mais, rassurez-vous, son esprit est toujours alerte, incisif au service de son sacerdoce. Et c’est l’essentiel de mon point de vue.
L’événement a commencé par un service religieux à 17h30. Ils sont trois prêtres à célébrer la messe dans une église bondée. Au cours du sermon, le Père Bernard GUICHARD a pris la parole pour nous redire les paroles qu’il nous dispensait à Zikisso, il y a des décennies. Ce que je retiens et que j’appelle « une leçon de vie » ce sont ces phrases du Père GUICHARD : « Que vous soyez Blancs, que vous soyez noirs, jaunes, rouges, nous sommes tous des frères : soyons unis ». Il a ajouté qu’il ne faut pas être méchant avec le méchant ; il faut lui pardonner et prier pour lui. Sinon, vous ajoutez le mal au mal et c’est le diable qui gagne : sans commentaires.
A la fin de la messe, les invités se sont rendus dans la salle de réception proprement dite. Ils ont été soigneusement installés.
Une fois la mise en place des invités terminée, les organisateurs nous ont égayés au son de la chorale des filles et femmes de Zikisso. Tout un chacun en a eu pour ses souvenirs. En tout cas pour les plus anciens, l’émotion était visible. En entendant ces cantiques anciens en langue Dida (Héna), la joie est totale, parfaite surtout que le Père Bernard GUICHARD danse visiblement très heureux au son de cette chorale dirigée d’une main de maître par le Docteur TEBI Ablé Joachim.
Pendant que les chansons s’égrènent les unes après les autres, un repas copieux est servi aux convives qui le dégustent avec plaisir.
Ensuite, vient le moment des témoignages. A cette étape, nous avons deux témoignages émouvants de Monsieur Bonaventure GNATTO. Son témoignage nous démontre une fois de plus la grandeur, la simplicité et l’humilité du Père Bernard GUICHARD.
Dans son premier témoignage Monsieur Bonaventure GNATTO nous livre une scène qui se passe à la gare de Lakota-Zikisso à bord d’un véhicule de transport appelé communément « bâchée ». Le Père Bernard GUICHARD monte et prend place dans ce véhicule avec une valisette contenant ses documents et le livre saint (La Bible).
Comme d’habitude un syndicaliste monte dans le véhicule pour encaisser l’argent du ticket de transport. L’homme de Dieu paie son ticket de transport. Mais, contre toute attente, notre homme lui demande de payer une taxe de transport sur sa valisette. Et sans autre forme de procès, le Père Bernard GUICHARD prend sa valisette et la pose sur sa tête pour couper court à toute discussion.
Qui pourrait encore faire payer une taxe sur une valisette posée sur la tête de son propriétaire ? Quelle que soit la témérité dont on peut se réclamer, on ne peut que se ranger devant une telle situation. C’est ce que fit notre syndicaliste tout simplement.
Dans son deuxième témoignage, Monsieur Bonaventure GNATTO avec la verve qu’on lui connait a rappelé les nuits que nous passions sur les montagnes sacrées en compagnie du Père Bernard GUICHARD contre l’avis de certains de nos parents. Car ces montagnes sont des lieux sacrés qu’aucun homme n’a le droit de profaner selon nos us et coutumes.
A peine ce deuxième récit de Monsieur Bonaventure terminé, le Père Bernard GUICHARD se lève promptement et prend la parole pour raconter lui aussi, un de ses souvenir qu’il garde de Zikisso. Il dira en substance et je cite : « Une nuit nous campions sur une montagne. Nous dormions tous quand j’ai été réveillé par des fourmis qui me mordaient les pieds. En me levant, je me suis rendu compte qu’une multitude de fourmis se dirigeait vers nous. Et, quelques instants après, cette masse de fourmis a contourné notre couchette pour se diriger vers les marmites qui contenaient du riz. Elles ont ainsi « mangé » notre riz et nous ont laissé tranquilles ». Comme pour dire : quand on a la foi en Dieu, on est toujours protégé.
Ap
rès ces quelques témoignages, le Père Bernard GUICHARD a été fait Sage de Zikisso avec tous les attributs que cette distinction requiert : tenue spéciale.
C’est ensuite dans cette tenue d’apparat que notre hôte a coupé son gâteau d’anniversaire. Je vous signale que ce gâteau a été gracieusement offert par notre tanty Hélène DAHI et notre sœur Marie Claire ABLE. Nous leur adressons tous ici nos remerciements.
Nous nous sommes séparés avec le sentiment du devoir accompli vis-à-vis de cet homme de Dieu qui nous a tant donné de sa disponibilité.
Nous disons bravo au comité d’organisation qui n’a ménagé aucun effort pour la réussite de cette fête.
Djélé ka djé,
Jean Patrice DJAGO dit Gato Jean envoyé spécial HGOAH Presse
Photos Reportage : Akra Djina,
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